Orignal artworks to capture the soul of the nature.

Les formes vivantes de Liying Xie

— critique d’art : Anne Malherbe

Les œuvres de Liying Xie naissent de la rencontre entre l’artiste et la nature. Elles
composent un monde organique, aux figures mouvementées, dans lequel on identifie
volontiers des branches, des troncs ou des racines. Ceux-ci pourtant sont transformés par la
main de l’artiste, de telle sorte que, même reconnaissables, ils attirent le regard par leur
aspect énigmatique.


Liying Xie fait partie de ces artistes qui ne s’enferment pas d’emblée dans le monde clos
de l’atelier, mais ont besoin, avant de créer, d’une relation prolongée avec la forêt ou la
montagne. Le temps de longues excursions, elle capte les vibrations, les lignes de force, les
courants, tout un ensemble d’énergies mi-sensorielles, mi-invisibles qu’elle saisit par le
moyen d’esquisses. Ce travail sur le motif ne consiste pas en simples séances d’observation.

Il lui faut entrer dans état de méditation par lequel elle accueille ce qui se
passe autour d’elle. Elle entre ainsi en relation avec les arbres, le vent se fait langage, les
ombres et les lumières ouvrent des espaces intérieurs. Sa connaissance du Taoïsme et ses
études de médecine chinoise ne sont pas étrangères aux capacités qu’elle met ici en œuvre.
C’est avec cette riche moisson qu’elle revient ensuite à l’atelier. Ses croquis sont comme
un terreau à partir duquel elle fait naître ses œuvres. C’est en particulier avec la céramique
qu’elle traduit cette matière première. Il lui faut d’abord épurer les dessins initiaux pour ne
conserver que l’essentiel. Des formes semblables à des ceps de vigne, des racines
entrelacées, de l’écorce sortent ainsi du four. On s’étonne de leurs teintes blanche et grise,
qui semblent alterner et jouer ensemble de façon vivante. C’est parce que l’artiste utilise la
cuisson raku, qui consiste à cuire les pièces par enfumage. Les particules organiques qui se
déposent au cours de la cuisson prolongent le lien entre l’œuvre et la nature. Elles
continuent, même une fois achevées, d’être de la matière vive. Elles évoquent aussi la
nature qui émerge de la neige en train de fondre, analogie que l’on trouve d’ailleurs dans la
porcelaine chinoise ancienne.


Cet art de l’épure et de l’intuition préside aussi à ses dessins, où l’encre de Chine trace
sur la feuille des rubans dansants. Avec un art de la gestualité qu’elle emprunte à Zao Wou-
ki, l’artiste révèle les forces de la forêt, ses fluides invisibles, sa sève impalpable.
Le thème de la renaissance nourrit en effet l’œuvre de Liying Xie. Quoique centré sur la
nature, son art est poreux à l’actualité. S’il ne l’exprime pas directement, il métaphorise le
désir de l’artiste de lui apporter une réparation. Le tronc calciné semble ainsi continuer de
croître, les pierres aux silhouettes variées dessinent un chemin à suivre, les fleurs
s’entrelacent en quête d’harmonie. Si une image devait rassembler l’ensemble de ces
pièces, ce serait celle de la flamme : avec leurs silhouettes en mouvement, on croirait des
flammes pétrifiées, comme si un feu couvait en elles, capable de faire surgir sans cesse de
nouvelles formes.

Une autre série récente est réalisée à partir de morceaux de bois trouvés dans la forêt et
laissés quasiment tels quels. L’artiste se contente d’intervenir dessus parfois en les gravant,
parfois en les brûlant, en les enduisant de cire ou de gesso, interventions discrètes et
minimales qui en exaltent les lignes évocatrices. Les branches mortes deviennent ainsi des
êtres vivants, capables de rattacher entre eux la terre et le ciel.

Audio-visuel artwork « Ashes to Ashes, Nothing to Nothing »

An short original audio-visuel artwork « Ashes to Ashes, Nothing to Nothing » interprets the Taoism philosophy in a timeless 3D space with mysterious music, to get a feeling of a spiritual immortality. « In the infinite universe, a speck of dust lost in the world; Follow the imaginary freedom , life in silence. »